Le Bonhomme qui pasticha Lucky Luke (à merveille)

L'homme qui tua Lucky Luke - Matthieu Bonhomme

 

Qu'observe-t-on depuis que les éditions Dupuis ont imaginé une série parallèle aux aventures de Spirou et Fantasio en confiant à des auteurs le soin de réaliser une histoire décrochée de la série mère? Eh bien, que ces Spirou parallèles sont souvent bien plus réussis et enthousiasmants que ceux des continuateurs officiels de la série principale. Les éditions Dargaud ont été bien inspirées d'autoriser Matthieu Bonhomme, selon ce même principe, à fabriquer un one shot de Lucky Luke à sa manière, en marge de ceux qu'Achdé dessine depuis la mort de Morris, le créateur.

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Les 14 Spirou de Tome et Janry

En 1984, après trois albums de transition confiés à Nic & Cauvin, les aventures de Spirou et Fantasio étaient reprises, relancées et magnifiées par Tome & Janry. Si la collaboration de ces deux grands auteurs de la BD belge est restée irréductiblement associée au Petit Spirou, série dérivée qu'ils entretiennent depuis 1990 et qui en est à son 17e album (2015), ils ont aussi gardé la main sur Spirou pendant 14 ans et 14 albums, de 1984 à 1998, de Virus (n°33) à Machine qui rêve (n°46).

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Shangri-La, bijou orbital

Shangri-La - Mathieu Bablet

 

Un bijou. Une merveille d'anticipation, de dystopie, de futurisme flippant. Entre album et roman graphique, Shangri-La nous montre une humanité confinée dans une immense station orbitale, où la vie s'organise loin de la Terre, laquelle est devenue invivable depuis des siècles à force d'excès. Les humains ne connaissent que cette vie spatiale et close depuis des générations, et elle semble finalement leur convenir assez bien, d'autant plus que leurs besoins sont satisfaits par la multinationale Tianzhu, qui régit tout, mieux : par qui tout advient. En réalité, Tianzhu crée, génère, provoque les envies, les désirs, les besoins, et les rassasie.

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Par la barbe de l'absurde!

Ab Absurdo - Marc Dubuisson

 

Les dessins en forme de bonshommes bâtons de Marc Dubuisson pourraient sembler grossièrement minimalistes, enfantins et sommaires, ils sont en réalité scandaleusement drôles, subtils et visionnaires. Leur simplicité est un leurre : ils perdraient en réalité de leur finesse en gagnant en réalisme graphique. C'est de ce dénuement que surgit leur force de frappe, et sur ces trognes rondes et rudimentaires les regards et les grimaces font irrévocablement mouche. Qu'on ne s'y trompe pas : en 4 cases (le format le plus fréquent dans ses publications d'Ab absurdo), Dubuisson cerne l'absurdité, la perfidie, l'hypocrisie et tout un tas d'autres vicelardises de notre monde.

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