Shangri-La - Mathieu Bablet
Un bijou. Une merveille d'anticipation, de dystopie, de futurisme flippant. Entre album et roman graphique, Shangri-La nous montre une humanité confinée dans une immense station orbitale, où la vie s'organise loin de la Terre, laquelle est devenue invivable depuis des siècles à force d'excès. Les humains ne connaissent que cette vie spatiale et close depuis des générations, et elle semble finalement leur convenir assez bien, d'autant plus que leurs besoins sont satisfaits par la multinationale Tianzhu, qui régit tout, mieux : par qui tout advient. En réalité, Tianzhu crée, génère, provoque les envies, les désirs, les besoins, et les rassasie.
Tout est donc bien réglé. Et puis un projet fou, divin, anime les humains : réécrire une Genèse, recréer les conditions de l'apparition d'une espèce humaine sur Titan, repartir de zéro. Toutefois au sein de la station, certains se laissent convaincre par des idéologies rebelles.
Mathieu Bablet, à peine 30 ans, signe un livre magnifique, salué par la critique, qui va bien au-delà d'une science-fiction de divertissement : critique violente du consumérisme, de l'ultra-capitalisme, du grégarisme... Shangri-La (nom qu'il emprunte à James Hilton dans Les Horizons perdus) est une forme de manifeste, du moins un instrument de réflexion sur le monde et le devenir de l'humanité. Le graphisme est époustouflant, le scénario assez complexe mais pas délirant, l'objet réalisé par l'éditeur est un très beau livre.
Regardez la critique vidéo de l'excellent Funenbulle
à propos de Shangri-La
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