The Killing - série américaine
saisons 1 et 2
Au départ, il y a la série danoise Forbrydelsen ("le crime"), récompensée en 2010 et 2011 et interrompue après la troisième saison. Puis son remake américain, The Killing, adaptation remarquablement réussie, désormais disponible sur Netflix. Le succès de cette reprise est resté relativement confidentiel. Peut-être parce que le format n'est pas calqué sur le modèle dominant des chaînes américaines? C'est que la transposition de ce thriller scandinave, originellement situé à Copenhague, au cadre de la ville de Seattle aux Etats-Unis aurait pu laisser craindre une réorientation de la réalisation vers les canons actuels des séries US, ce qui n'est pas une contre-indication de principe, mais qui en l'occurrence n'aurait pas manqué de dénaturer quelque peu le concept d'origine.
Mireille Enos et Joel Kinnaman campent deux équipiers de la police criminelle dans une ambiance sombre, humide et bruineuse. Elle, c'est le lieutenant Sarah Linden, enquêtrice tourmentée et obsédée par son boulot. Lui, c'est son partenaire Stephen Holder, ancien de la brigade des stupéfiants, tombé accro à la méthamphétamine à force d'infiltrations. Sarah Linden est sur le point de prendre un congé, pour se marier, lorsque tombe la nouvelle du meurtre de Rosie Larsen, une adolescente de Seattle, retrouvée dans le coffre d'un véhicule de la campagne municipale du conseiller démocrate Darren Richmond, en lice pour reprendre son poste au maire Adams. L'affaire est évidemment très sensible, d'autant qu'il ne reste que quelques jours avant les élections. Le patron de la criminelle pense pouvoir boucler l'enquête au plus vite et ordonne à Linden de reporter son congé. Mais il est naïf de croire que le coupable sera sous les verrous sous vingt-quatre heures : l'affaire est bien plus complexe qu'il n'y paraît. S'engage une enquête-marathon, tortueuse, sinueuse, pluvieuse et casse-gueule, au cours de laquelle Linden se voit assaillie par ses vieux démons.
Les deux premières saisons sont consacrées à l'affaire Rosie Larsen et s'écoulent à peu près en temps réel : l'enquête s'étale grosso modo sur autant de jours que d'épisodes. C'est d'ailleurs dans cette temporalité accélérée que se niche peut-être la petite incrédibilité de l'intrigue, mais cette bizarrerie n'est qu'anecdotique et vraisemblablement assumée. En flic lunatique et taiseuse, Mireille Enos insuffle à ces deux saisons ce qu'il faut de sombre et d'indolent.
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